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MZSM125

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Présentation
Les customs
A l'usage ?
 · Tenue de cap à "grande" vitesse
 · Gommards d'origine
 · Préparation moteur Performance Motos (PM)
 · La conso et l'autonomie
 · Pieces défecteuses
 · Délais d'approvisionnement
 · Pièces d'usure
 · Tarif des accessoires divers
Conclusions

MZ 125 SM : ma dernière 125cc

En 2005, après 27.000 kms assis sur le bouilleur anémique de mon TW, je me décide à changer de moto, tout en restant dans le segment 125cc. Mon cahier des charges est alors le suivant :

Après des mois de recherche de droite et de gauche, la révélation me vient d'une marque allemande : MZ ! Ils y avait là les moteurs les plus aboutis et puissant de la catégorie 125cc en quatre temps, et déclinaient leur bouilleurs en 3 montures sympa : roadster (RT) en 2000, suivi d'un trail (SX) et supermotard (SM) en 2002...

Le hic, c'est que le tarif est assez salé et que certains bruits courent comme quoi y'a des problèmes de SAV et autres pbs d'approvisionnement de pièces via l'importateur (Euromotor). Pour ce qui est des potentiels problèmes de SAV, après quelques recherches sur Internet, on peut se rendre compte qu'il semble plus s'agir de pb isolés de certains "professionnels" que d'une généralité : faut donc faire attention à trouver une bonne concess. Pour les pbs d'approvisionnement de pièces détachées, bon, ben faut vivre avec : comme l'avenir me le montrera, rien de critique néanmoins car c'est surtout sur l'accessoire qu'il y a des délais. Rien de critique tant que la marque existait... Voir MZ une marque européenne.

Pour l'aspect financier, bien... le temps de compter ses sous, revendre le TW, et hop, je filais chez un concess MZ (Performance Motos à Colombes) et repartait heureux possesseur d'une SM noire que je reviendrai chercher quelques trois semaines plus tard.

Présentation

On pourrait résumer le SM 125cc de MZ à la description suivante : un supermotard bien conçu et à la finission quasi-irreprochable, motorisé par le plus péchu des moteurs 4T 125cc du marché (en 2003-2006 en tout cas). Ceci dit, ca n'en dirait pas tout le plaisir qu'on peut éprouver à son guidon.

Tous d'abord, c'est une bécane allemande : on y trouve des sensations différentes que celles qu'on peut avoir sur une bécane de grande série japonaise. La finition est vraiment soignée, du grand art. Pour exemple, suffit d'admirer les soudures du cadre : c'est pratiquement de l'art tellement c'est beau. Rien à voir avec une bécane japonaise. Ensuite, toutes les pièces sont parfaitement ajustées, les matériaux de grande qualité... bref, c'est toute l'image qu'on peut avoir de "la qualité allemande".

Ensuite, niveau conception, on a également droit au grand jeu : freinage mordant (280mm à l'avant, double piston), tenue de route irréprochable, starter au guidon, 12,5 L de bidon pour 350 kms d'autonomie, et biensur le bouilleur du diable MZ : 4T 4 soupapes de 15cv, refroidi liquide. Les seuls reproches qu'on pourrait faire concernent : les pneus d'origine (des HEIDENAU en 2005) un peu limites par temps de pluie, les colliers de fixation du flexible de frein arrière (se barrent dès les premiers milliers de kms, à remplacer par un bête collier en plastique et l'histoire est réglée), un bouchon de reservoir qui ne ferme pas (c'est con, vu le prix de la bête, de devoir dépenser 30 euros d'option pour cela) et pas de compte-tour. Néanmoins, mis à part ces quelques détails non rédibitoires (aller, le compte-tour, ca sert à rien une fois habitué à la bête), c'est du irréprochable.

Mais une fois fait le tour de la bête au repos, c'est vraiement le cul dessus qu'on se rends compte à quel point on est sur un 125cc d'exception : le mono 4 soupapes envoie tous de suite, la boite 6 vitesses est franche et précice ("à l'allemande" : faut pas hésiter à clancher), l'engin est maniable et répond à la moindre sollicitation, et le son de l'échappement d'origine est déjà assez sympa pour un 125cc du marché (homoloquoi et toussa).

Bon, le SM, c'est donc une brèle à plaisir, qui repousse très loin les limites de ce que l'on peut attendre d'un quart de litre 4 temps. Ceci dit, comme toute brèle à plaisir, il y a quelques sacrifices qui doivent être consentit : le prix (3800 € neuve en 2006, ca fait un prix ça madame...), l'aspect pratique (pas de rangement, vous n'êtes pas sur un scooter. Même le porte-paquet est en option) et le confort (vous êtes sur un supermot, pas sur la dernière béhémme de grand papa).

Mais même si brèle à plaisir sans complaisance pour votre arrière-train au bout de 40 à 50 kms, elle se montre rudement fiable et économe : pas une goutte d'huile, conso très modérée (vos 12,5 L vous mèneront dans les 350 kms avant de repasser à la pompe), démarrer au quart de tour quelque soit le temps (quitte à demander un ch'tit coup de starter bien légitime par temps humide).

Les customs

Hum... comme toute brèle, il va de soi qu'un peu de personnalisation s'impose après la livraison du modèle "d'origine"... Du coup, pour moi, ce sera :

Biensur, j'ai dégagé tous les autocollants superflux (suis-je payé pour faire de la pub ?) et l'engin reste dans sa robe noire d'origine, sans autre fioritures. D'ailleurs, pour dégager les autocollants d'origine, rien de tel qu'un bon coup d'essence 100% : simple et efficace.

A l'usage ?

Ca fait maintenant depuis mars 2005 que je roule avec mon SM. J'ai biensur eu des petits pépins, mais rien de dramatique comme vous le verrez ci-après. Par ailleurs, j'y ai apporté quelques modifs que je vous présente également ci-dessous.

Tenue de cap à "grande" vitesse

Au début, je me demandais pourquoi la direction de ma brèle semblait guidonner à "grande" vitesse (à partir de 110 km/h, ou à partir de 100 km/h avec du vent dans le nez)... J'ai lu çà et là que d'autres trouvaient également qu'elle "guidonnait" à grande vitesse... Ceci dit, c'est plutôt un "flottement" de la direction qu'un véritable guidonnage : la trajectoire ne bouge pas d'un pet pour autant, et c'est dans les mains qu'on a l'impression de guidonner. Bon, je me suis dit qu'il fallait que je m'y habitue...

Ceci dit, après quelques milliers de kms, je me suis surpris à ne plus sentir cette sensation. Pourtant, j'enquillais toujours à 110-120, et y'avait toujours autant de vent sur terre... Aussi, je me suis rendu compte que naturellement, j'avais pris l'habitude de relacher ma pression sur le guidon à "grande" vitesse, et du coup, fini cet effet de flottement de la direction. Effectivement, si je resserre mon etreinte sur le guidon, c'est sans appel, ca "guidonne" illico.

Ainsi, un conseil : à "grande" vitesse, ne serrez pas votre guidon comme un bourrin et tout ira mieux. De toute façon, il ne risque pas de vous échapper des doigts car il faudrait encore quelques poignées de chevaux pour cela :)

Gommards d'origine

Tous les avis que j'ai eu des HEIDENAU d'origine sont plutôt réservés : si personne ne dit que ce sont des gommards de merde, les plus exigeants les trouvent un peu "limite". C'est vrai que vu leur sculptures, ca doit pas être top top grip sous la pluie et le pavé parisien...

Du coup, j'ai changé dès l'origine mes gommes pour des Michelin Pilot Power conseillé par mon concess : 120 à l'avant (pan, 120 €TTC hors pose) et 150 à l'arrière (et repan 150 €TTC hors pose).

Un vrai régal : ca accorche comme j'ai jamais vu sur terrain sec, et ca bluff sévère même sur terrain mouillé (pluie). Jean-Michel (mon concess), je te remercie à chaque virage un peu joueur !

Question longévité, je m'attendais à ce que ces gommes tendres ne durent pas longtemps. Et pourtant, à 18.000 kms, elles sont encore très loin de leur usure maxi et à vue de nez, elles devraient me tenir dans les 22-25.000 kms. Faut dire que je ne glisse pas tous les jour non plus, j'évite même de jouer trop au con trop souvent.

Aussi, on conseil : si vous êtes pas loin de changer vos gommes, lorgnez du côté des Pilot Power :)

Préparation moteur Performance Motos (PM)

Jean-Michel de la concession MZ Performances Motos à Colombes (93), pratique un poil la sorcellerie sur MZ, à grand renfort de banc de puissance et sonde lambda. L'opération consiste à optimiser toute la chaine des gaz, de l'admission (filtre à air K&N, carbu de 28 au lieu du 24 d'origine, retouchage de l'admission à la culasse) à l'échappement (remplacement de l'échappement d'origine par un Ninja spécialement développé pour les RT/SX/SM).

Une fois la préparation faite, vous perdez l'usage du starter au guidon (et retour à "la main dedans", sur le carbu, "à l'ancienne") mais en contrepartie, vous gagnez vraiment une brèle qui semble respirer mieux : mettre sa main à 50 cms du nouvel échappement Ninja suffit à se rendre compte que la brèle a sérieusement plus de quoi respirer après la préparation...

Mais le pire est à venir une fois en discussion avec la poignée des gaz : la vitesse de croisière devient le 110 Km/h là où elle était à 100 avant (la vmax semble donne du 130 Km/h au lieu des 120 Km d'origine) et le bruit de l'ensemble est carrément bandant (entre le K&N qui rugit sous les fesses et le Ninja qui crache derrière, ca poumonne déjà bien plus comme ca devrait). Dans les petits rapports, ca monte un poil plus vite et plus fort qu'avant, le tout accompagné à grand renforts de ratatata du ninja qui rappelle aux aimables zautomobilisites que vous n'allez pas tarder à leur remonter dans l'angle mort. Bref, que du bonheur.

La "perte" du starter au guidon n'est finalement pas si pénalisant que cela : bien qu'il n'y ait pas de tirette bien visible, la prise directement sur le carbu est tout à fait naturelle à aller prendre, et pour être tout à fait honnête, c'est un geste qu'il est plus facile de faire les yeux fermés que d'aller cherche le dit bitogno à l'oeil... Bref, un détail qu'on oublie réellement très vite à l'usage.

Question fiabilité, la préparation semble carrément une réussite également : ca fait plus de 7 ans que je roule avec, et pas eu le moindre pépin. D'autres utilisateurs de la dite sorcellerie rapportent également la même longévité sans soucis.

Question finances, l'opération m'a coûté 745 €TTC (pièces et main d'oeuvre comprise) et je ne la regrette pas du tout. D'ailleurs, eu égard au travail fait sur l'engin, ca ne me semble pas si cher payé : l'opération ne se fait pas en 10 minutes, et si on enlève le prix du Ninja, reste plus que le prix de la sueur et de l'ingéniosité... Et franchement, comme il ne doit pas s'en vendre tous les mois, le prix me semble finalement assez juste, même si significatif.

La conso et l'autonomie

Avec un bidon plein de super 95, je fais env 280 kms avant de tomber en réserve, et ravitaille généralement à 340-350 kms. Je roule souvent sur voie rapide à 110-120 km/h (allure constante bienque soutenue) et plus rarement en ville (stop au feu, démarrage canon, gros freinage, redémarrage...).

Du coup, pour moi le SM préparé c'est 350 km d'autonomie pour une conso d'en gros 3.6 L/100.

Avant la prépa PM, je consommais un poil moins (réserve à 320 km, jamais je ne suis allé au fond du bidon). Ceci dit je n'ai roulé qu'environ 1000 bornes sans prépa, alors c'est pas tellement révélateur.

Tiens, récemment (mai 2008), ayant changé de boulot, je ne fais plus que du circuit urbain (Paris) : la conso s'en ressent évidement, car ma réserve passe plus à 240-250 kms qu'à 280 comme avant. Bon, forcément, avec tous ces feux et autres caisseux endormis... Du coup, avec un plein à 14 € (merci l'inflation), c'est 280 kms d'autonomie en moyenne... soit un passage à la pompe toutes les deux semaines... bon, c'est encore vivable.

Pieces défecteuses

A moins de 500 kms, ma batterie d'origine a rendue l'âme. Mon concess me l'a immédiatement changée sous garantie pour une France Equipement. D'après ce que j'ai lu çà et là, je ne suis pas le seul à avoir eu des pbs avec la batterie d'origine MZ, et comme tous ceux qui ont eu des problèmes, une France Equipement a réglé définitivement les soucis.

Collecteur de pression du moteur : HS à environ 6000 kms, il a été remplacé sous garantie par mon concess... C'est une panne rare, j'ai pas eu de chance. Ceci dit, le remplacement a été immédiat (pas de pb d'approvisionnement). Le symptome : un matin, tu prends ta brèle et le voyant pression d'huile s'allume au bout de 200 m, alors que ton niveau d'huile est correct et que sa consistance semble ok... Pas d'alternative : tu files chez ton concess en poussant la brèle (merci le remorqueur et l'assurance).

Délais d'approvisionnement

Quand MZ existait encore, ça allait :

C'est vrai que c'était plus lent qu'avec les hordes japonaises, mais rien de dramatique. Bon, c'est sur, si l'importateur (»Euromotor) se bougeait plus le cul, ce serait mieux, mais bon...

Mais depuis 2008, la situation a changée : MZ n'existe plus... Donc pour les pièces détachées, c'est les casses ou l'occasion - et galère pour trouver un atelier qui accepte de vous prendre en charge la belle.

Ah... dernière chose : pour les petites pièces comme les retros, ne pas hésiter à prendre du générique. C'est moins cher et c'est la même chose (cas des rétro - vécu après un vol - du générique identique aux rétros d'origine).

Pièces d'usure

Le kit chaine d'origine s'use assez vite : sans être un bourrin, il donnait déjà des signes de fâtique à 9000 kms. J'en ai tiré 12.000 kms avant qu'il soit tellement près de rendre l'âme qu'il était suicidaire de ne pas le changer . Du coup, j'ai pris un reforcé avec joints toriques... parait qu'il tiendra dans les 20.000 kms... Ça a l'air d'être vrai...

Les plaquettes partent finalement pas trop vite, malgré l'usage assez fréquent que j'en fait sur Paris... Disons qu'un jeu me fait dans les 5-6.000 kms, soit 30 €TTC à chaque changement.

Tarif des accessoires divers

Chez MZ, les accessoires, ça douille... Jugez plutôt (prix publics) : Maintenant, rien ne vous oblige à prendre du MZ et y'a du choix chez l'adaptable.

Conclusions

En conclusion, pour moi, le SM est vraiment une 125cc d'exception dont les atouts majeurs sont son bouilleur et sa partie cycle, tous deux irréprochables, avec un gros plus qu'est la qualité de sa finition, et son autonomie tout à fait confortable (300-350 Kms en mixte, 250-300 Kms en urbain).

Une fois ses derniers "défauts" gommés par quelques customs, je ne pense pas qu'on puisse trouver de rivales en 4T quart de litres. J'ai pourtant essayé : même la honda 125 XLV Varadero, bonne moto par ailleurs, ne lui arrive pas à la cheville (moins péchue, moins maniable - juste plus confortable). Du coup, pour moi, le MZ SM sera ma dernière 125cc !

Le seul point qui doit vous faire réfléchir avant un éventuel achat d'occasion, c'est que le constructeur n'existe plus : quelques risques à prendre. Si vous voulez la paix, la sécurité et les regrets, filez sur une Japonaise de série :)

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